Cinéma 1
Un long couloir – les couloirs le sont – distribue sur des chambres
Elles sont vastes
Quoique sombres
Et la dernière
Est la mienne
Un garçon – est-ce toi, demandé-je – me porte dans la mezzanine
Où j’ai mon lit
Il refuse que je l’y prenne
Puis
La jolie tête
D’un voisin – ah non pas encore la jolie tête
Mais bon
Un voisin quand même –
Fait irruption
Je ne sais pas ce qu’il raconte
Il maugréé
J’essaye de le calmer
En faits je pense à
Ce garçon qui m’emmenait tout à l’heure
C’est une brute
L’autre, le voisin, il s’en va pendant que la brute
Torse nu
Velu
Jean’s usés
S’allonge sur le lit recouvert d’un dessus jaune qui se trouve
A l’entrée de ma grande chambre
La jolie tête d’un voisin se pointe alors
La voilà
La jolie tête
J’ai de la tendresse pour elle à tel point que je me demande si dans cette fiction il ne s’agit pas de celle de mon...
Frère ?
Mais non
Nous sommes vautrés sur le lit
Je caresse une jolie tête
Sur mes genoux
« Eh ! Pas les cheveux ! »
– l’adorable vient de refaire sa coiffure – petit punk
Je tends le bras
Je caresse ses bourses
C’est dingue je sais
Je le jure c’est par inadvertance
Que je lui touche les couilles
Et ça nous fait rigoler
Petit punk
Maintenant je caresse
Ses seins
Il n’aime pas trop
Les gonzesses
On ne les a pas vu
Elles se sont installées au fond de ma chambre – dont les murs sont
Désespérés
Vides – avec
Un nouveau jeu – le nouveau jeu des filles
Des milliers de puces on dirait du plastique de toutes les couleurs
Sautent en tous sens on croirait de façon anarchique
Mais la vérité est qu’elles
Se retrouvent toujours à l’intérieur du périmètre du tapis de jeu
Le tapis de jeu c’est un tapis
Luisant comme un écran
Découpé en cases égales et qui colle au sol
Et au mur
Oui au mur aussi
Car il est disposé dans l’angle
On se lève et nous on le trouve magique
Leur truc
Mais on n’a pas tout vu
Non
Le tapis se déplace
Résumons maintenant.
Les puces se transforment en gouttes d’eau
Elles forment une flaque avant de tomber en averse sous ma mezzanine dans cette grande chambre au bout du couloir d’un squatte sombre ou j’ai cru un instant te rencontrer
Et ça nous fait rire.
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